Un fusil anti-drone né d'un partenariat entre l'entreprise nivernaise Apex drone et une société chinoise

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Un partenariat entre la jeune start-up nivernaise Apex drone et une entreprise chinoise s'est concrétisé par la sortie d'un prototype de fusil anti-drone. Il s'agit d'une technologie capable de prendre le contrôle d’un drone pour le contraindre à se poser ou le renvoyer à son expéditeur. Étonnant !

Le drone ? Une technologie qui se décline dans une multitude de domaines. 
Mais il  « peut devenir un danger », ponctue Laurent Byrs, président de l'entreprise nivernaise Apex drone.

Ces drôles de « bourdons », l'homme les connaît parfaitement. Sa société en crée, en diffuse et en utilise pour les missions qui lui sont confiées. Elle assure aussi des formations pour les piloter. Alors, Laurent Byrs maîtrise la question, sous toutes les facettes, y compris celle du détournement de la technologie à des fins malveillantes.

Une même réflexion en Chine

« Il fallait trouver une parade », pointe le chef d'entreprise sans savoir qu'à des milliers de kilomètres de la Nièvre, dans une entreprise de l'Empire du Milieu, en Chine, où Laurent Byrs a tissé des liens depuis deux-trois ans, une même réflexion était engagée. Les deux parties se sont rapprochées. Les Chinois ont contacté le Nivernais. Un partenariat est ainsi né.    

Premier prototype en janvier 2018

Résultat concret ? En janvier dernier, un premier prototype de fusil anti-drone est sorti, permettant de « valider les solutions électroniques », explique Laurent Byrs,
« puis d’améliorer le design ».

Digne de Robocop et affichant les traits d'une arme de guerre, cette technologie – pas plus de quatre kilos – est équipée d’une lunette de fusil militaire. Mais qu'on ne s'y trompe pas, elle n'utilise pas de projectiles ! La prise de contrôle d'un drone jouant les intrus se fait par « des ondes ultra-courtes, dans la plage de fréquence du wifi ; un faisceau d’ondes hyper-directionnelles, appelé hypercardioïde », explique le dirigeant d'Apex Drone. Ce fusil anti-drone peut maîtriser un « faux bourdon » aux mains de personnes malintentionnées, dans un rayon de 1.500 mètres.

Jamais sur le marché ouvert à M. Tout-le-Monde

Précisons de suite que cette invention ne sera jamais sur le marché ouvert à M. Tout-le-Monde. Car elle est exclusivement réservée à une utilisation par les forces de l’ordre, les corps constitués de l’État, et pour la protection contre les intrusions sur sites sensibles (centrales nucléaires, établissements pénitenciers, aéroports, bases militaires...), la protection de personnalités, la lutte contre la contrebande, pointe Laurent Byrs. 

La collaboration sino-nivernaise ne s'arrêtera pas là. Une nouvelle étape est annoncée avec « la synthèse du fusil sino-nivernais et du géo-fencing ». Le géo-fencing ? Il s'agit d'une barrière virtuelle permanente pour appareils électroniques.

 

Le géo-fencing associé au fusil anti-drone

La réunion du fusil anti-drone et du géo-fencing débouchera sur un dispositif de sécurité très innovant. La barrière virtuelle permanente, en forme de cylindre virtuel, sera conjugée à un outil robotisé qui assurera la neutralisation des drones tentant de s'introduire dans ce périmètre de sécurité ainsi créé. 

Ça a le goût de la science-fiction et pourtant, cette page technologique est bien réelle. Et la Nièvre en est l'un des deux « berceaux ». Avec cet outil qui colle incontestablement aux interrogations et inquiétudes du moment, la société Apex Drone, démontre, s'il le fallait encore, que la Nièvre est bien une terre d'innovation. Et riche de savoir-faire.
 

Un drone et un dirigeable nivernais pour photographier le vaste tapisdu chœur de Notre-Dame

Janvier 2017, les instances de gestion de la cathédrale Notre-Dame de Paris font appel à Apex drone.
Objectif ? Photographier le vaste tapis (200 mètres carrés, 900 kilos) déployé dans le choeur. Il vient tout juste de sortir des réserves nationales où il dormait depuis trente ans (commandé par le roi Charles X en 1825, il avait été offert à Notre-Dame par le roi Louis-Philippe en 1841 à l’occasion du baptême de son petit-fils, le Comte de Paris).

Ne pas dépasser, en altitude, la limite inférieure des vitraux

Pour obtenir des clichés – haute résolution – sans déformer cette oeuvre d'art, il faut prendre de la hauteur, s'élever dans la nef. Le drône est l'outil idéal. Mais Apex drone a une contrainte : « il ne devait pas dépasser, en altitude, la limite inférieure des vitraux », explique Laurent Byrs. Pas question de risquer un choc avec ces très fragiles œuvres. Pour aller plus haut, l'entreprise nivernaise gonfle alors à l'hélium, in situ, un dirigeable type zeppelin, lui aussi équipé d’une nacelle photo professionnelle. Plus léger, « ne présentant aucun danger... », il peut alors naviguer sous les voûtes sans craintes pour les vitraux. Résultat ? « Facilement deux cents clichés » en une matinée, dixit Laurent Byrs.
 

Laurent Byrs
59 ans, né à Issy-les-Moulineaux, autodidacte en informatique graphique. Son premier poste : dans le développement et la formation à Paris (début des années 1980) ; passionné de pilotage, titulaire du brevet de pilote privé, de la licence de pilote professionnel (fin des années 1990) et de la qualification d’instructeur (2006).
Laurent Byrs se lance dans le drone en 2011, monde qu’il découvre ; il en cerne vite le potentiel. Il travaille d'abord à Drone Data Décision (2013) en région parisienne, puis crée (en 2016) sa start-up Apex Drone (siège social à Maux, vers Moulins-Engilbert). Depuis fin 2017, les bureaux sont installés à l’aéroport de la Sangsue, à Marzy. 

Apex drone. Société par actions simplifiée (SAS), elle emploie cinq personnes. Son activité ? Elle assure une formation professionnelle de télépilotage de drone (140 h, dont 50 % en théorie, 50 % en pratique) en partenariat avec Pôle emploi. Puis des prestations : sur bâtiments (nationaux, historiques), pour le BTP ; repérages pour l’implantation d’antennes téléphoniques (en lien avec la préfecture de région) ; clichés de maisons pour particuliers ou professionnels de l’immobilier.

L’entreprise se lance dans la distribution de drones professionnels et crée un secteur Recherche et Développement sur la sécurité, en partenariat avec des entreprises privées israéliennes et chinoises.

Contact. 03.86.57.36.83 ; Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. ; web : apexdrone.aero.

Source: https://www.lejdc.fr/nevers-58000/actualites/un-fusil-anti-drone-ne-d-un-partenariat-entre-l-entreprise-nivernaise-apex-drone-et-une-societe-chinoise_13031676/

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